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Photo du rédacteurMattéo Anthonioz

L'Assemblée nationale pourrait devenir vide juste après l'élection ?

Depuis le 19 juin dernier, le second tour des législatives et le non-renouvellement de la majorité absolue pour le parti du Président de la République, des bruits courent sur la possible intention de ce dernier de dissoudre l'Assemblée nationale. Pour rappel, les résultats des législatives ont donné cet hémicycle :


La "simple" majorité relative d'Ensemble a beaucoup agacé l'entourage d'Emmanuel Macron. Aussi, ce dernier pourrait, grâce à l'article 12 de la Constitution, enclencher la procédure de dissolution de l'Assemblée nationale. Seulement, est-ce bien raisonnable, et surtout, est-ce que ça lui sera favorable ?


En réalité, ça ne jouerait pas tellement en sa faveur. En effet, les Français, ses électeurs y compris, pourraient y voir une tentative de passer outre l'avis du peuple ou pourraient exprimer, dans les urnes, un ras-le-bol de la politique menée depuis avril. Il se pourrait donc qu'il se retrouve avec une majorité encore plus maigre, voire pas de majorité du tout. D'autant que dans le même temps, la NUPES et le RN effectuent des percées impressionnantes, ce qui image bien l'exaspération mentionnée précédemment, car c'est la première fois depuis 1958 (soit l'instauration de la Vème République), que le Président élu se retrouve sans majorité deux mois plus tard, cohabitations comprises...


Cet événement récurent est dû à un effet bien connu en sciences politiques appelé le "fait majoritaire". Cet effet se caractérise par l'apparition d'un "bloc" de députés issus du mouvement défini comme "majeur" au moment des élections. Il est du au changement de fonctionnement des institutions sous la Vème République. En effet, sous la IVème, l'Assemblée nationale était élu grosso modo à la proportionnelle, ce qui favorisait l'émergence de "petits" partis. Seulement, avec la Vème République et l'avènement des élections à circonscriptions, le jeu a complètement été bouleversé. Ainsi, cette fois, les partis les plus proches du centre de l'échiquier politique était les plus favorisés et les "extrêmes" était très souvent minoritaires à l'Assemblée, puisque majoritaires dans peu de départements, alors même que leurs scores au niveau national sont très forts, ce qui fait de ce scrutin un scrutin très peu représentatif.


Mais aujourd'hui, le système instauré par la Constitution de 1958 semble peu à peu dépérir. Alors, dans cette situation, on peut dire que dissoudre l'assemblée ne lui sera pas tellement utile, étant donné qu'il s'agit d'une crise de la démocratie elle-même. Alors la solution serait peut-être de changer le mode de fonctionnement, le dégaulliser, lui préférer un système plus démocratique ? Seul le temps nous dira si nos politiques auront l'ambition de mener cette révolution dans nos institutions...


Nous vous proposons de répondre aux deux sondages ci-dessous :

Macron doit-il dissoudre l'Assemblée nationale ?

  • Pour sur !

  • Je n'ai pas d'avis.

  • Absolument pas !


Les politiques doivent-ils changer le fonctionnement de nos institutions ?

  • Evidemment.

  • Je ne sais pas.

  • Non.



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