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Photo du rédacteurMattéo Anthonioz

Entre-deux tours : où en sommes-nous ?

Nous avons désormais atteint la moitié de cet entre-deux tours de l'élection présidentielle de 2022. Marine Le Pen, Emmanuel Macron, comment se préparent-ils au débat ? Comment mènent-ils leur campagne pour récupérer les voix de la gauche ? Du côté de la gauche, comment se digère-t-elle la défaite ? A droite, l'appel aux dons de Valérie Pécresse est-il fructueux ? En bref, "Et après, il y aura quoi ?"...


Entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, on observe actuellement une course à celui qui tiendra les propos les plus de gauche. En effet, le "bloc populaire" étant absent de ce second tour, convaincre les presque 30% qu'ont représentés au total les candidats de gauche est un enjeux essentiel qui pourrait très bien faire basculer la balance d'un côté comme de l'autre...

Aussi, le combat de l'écologie revient dans le débat public, alors même qu'il avait été absent tout le long du premier tour et qu'aucun des deux candidats (d'après GreenPeace, dans un rapport de comparaison des programmes sur les enjeux écologiques) n'avait été jugé apte face au défi climatique. En effet, Marine Le Pen avait reçu la mention "Dangereuse (aussi) pour le climat" et Emmanuel Macron, la mention "Déjà un quinquennat de perdu pour le climat", ce qui en dit long sur les ambitions "écolos" des candidats. A contrario, les candidats Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot ou encore Philippe Poutou, avaient reçu des mentions plus qu'honorables quant à leur programme écologique...

En somme, un programme bien chargé pour les deux finalistes bien que le débat soit imminent... Marine Le Pen a d'ores et déjà annoncé qu'elle s'isolerait pour se "préparer" et se "reposer" afin de débattre dans les meilleures conditions... Emmanuel Macron va, quant à lui, continuer de travailler jusqu'à demain soir.


Dans le même temps, à gauche, la défaite est très dure à avaler (400 000 voix manquantes à Jean-Luc Mélenchon pour être au second tour). Néanmoins, chez les militants, un mot d'ordre prime : la détermination, en témoigne une publication Facebook d'un insoumis : "Déçu mais déter' !" La gauche s'est déjà tournée vers ce qu'elle appelle le "3ème tour" : les élections législatives. C'est le seul moyen dit-elle pour faire opposition à Macron et Le Pen. L'électorat de Jean-Luc Mélenchon bien divisé pour ce second tour reste uni pour une chose, la victoire en juin. Les Insoumis ont même appelé les Verts (EELV) et les Communistes (PCF) et les Anticapitalistes (NPA) à une union du "bloc populaire" en vue des législatives, excluant ainsi le Parti Socialiste du nouveau groupe de la gauche. Tous ces partis, bien qu'ayant des divergences sur le fond sont bel et bien d'accords sur l'union et sont prêts à tous les compromis pour la victoire.


Enfin, à droite, c'est un scénario complexe qui est en cours. Marine Le Pen et son RN et Emmanuel Macron et LREM semblent avoir grignoté le peu d'espace qu'il restait aux Républicains pour exister. Aujourd'hui, LR est au même niveau que le PS : un parti "traditionnel" de "l'ancien monde" qui tombe en ruine... Valérie Pécresse a même appelé les adhérents aux dons pour rembourser la campagne bien trop coûteuse et qui ne sera pas remboursée car son score était inférieur à 5%. Appel aux dons auquel Philippe Poutou s'est amusé publiquement en proposant à Mme Pécresse "de lui prêter sa 308 pour dépanner"...


En somme, cette France divisée, inquiète quant aux cinq années à venir et qui propose le "ni, ni", ni Macron, ni Le Pen, commence à réfléchir à la suite et notamment à changer le système électoral et les règles du jeu pour une manche plus égalitaire... Mais ce n'est pas encore au centre du débat, bien que Mélenchon ait tenté de l'introduire avec la VIème République, il semble que le régime présidentialiste qu'est la cinquième République n'est pas prêt de laisser sa place... Néanmoins, à défaut de pouvoir les changer, les partis, notamment du bloc populaire, plus que motivés à aller plus loin, grâce à la réserve de voix du 1er tour, peuvent toujours essayer d'y aller. Aller à l'Assemblée, recueillir la majorité et faire entendre leur voix face au bipartisme des Le Pen-Macron.

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