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Photo du rédacteurMattéo Anthonioz

Législatives anticipées : vers un sursaut démocratique ?

Dimanche 9 juin au soir, c'est l'apothéose. A vingt heures a lieu l'annonce des résultats des élections européennes, plaçant le Rassemblement National en tête (31,37%), avec une avance de plus de quinze points sur la liste de la majorité portée par Valérie Hayer (14,60%) et sur celle du Parti Socialiste-Place Publique menée par Raphaël Glucksmann (13,83%). Les autres listes, telles que celle de la France Insoumise (9,89%) ou encore celle du candidat Les Républicains Xavier Bellamy (7,25%) finissent donc la course en dessous des dix pourcents.

Cette prouesse électorale pour la liste de Jordan Bardella (RN) questionne toute la sphère politique sur les responsabilités de chacun dans la percée de l'extrême-droite. Vers vingt-et-une heures, le cratère formé par ce séisme se creuse : le Président de la République, Emmanuel Macron, prononce la dissolution de l'Assemblée nationale. Dès lors, une nouvelle campagne s'ouvre, pleine d'incertitudes...


La dissolution, un outil constitutionnel

La dissolution est un pouvoir que détient le Président de la République. Ce dernier lui est conféré par l'article 12 de la Constitution française, disposant que : "Le Président de la République peut, après consultation du Premier ministre et des présidents des assemblées, prononcer la dissolution de l'Assemblée nationale. [...]" Cette dissolution provoque donc immédiatement l'organisation de nouvelles élections législatives. Les députés sont donc congédiés et leur remplacement est prévu par le Président le 30 juin (premier tour) et le 7 juillet (second tour).


Un intérêt stratégique

Les analystes sidérés de ce retournement de situation ont dimanche dernier tenté d'expliquer ce changement de position brutal. Emmanuel Macron s'était en effet à plusieurs reprises prononcé contre cette dissolution, réclamée par le Rassemblement National. L'hypothèse la plus crédible est que le Président souhaite faire élire une majorité pour le Rassemblement National. Ayant la majorité à l'Assemblée nationale, ces derniers seraient ainsi invités à gouverner. L'espoir du Président repose alors dans un potentiel échec de ce gouvernement, qui laisserait le champ libre en 2027 à un candidat du parti présidentiel, Renaissance.

Ce scénario, probable, au regard des différents sondages parus depuis dimanche et estimant le Rassemblement National largement en tête (avec potentiellement entre 200 et 300 députés), reste néanmoins très dangereux pour la majorité. En effet, en deux années de gouvernance, le risque d'un échec marqué pour l'extrême-droite reste faible. Il se pourrait donc que, dans ce contexte, ce passage à Matignon de Jordan Bardella ou Marine Le Pen ne soit que plus bénéfique pour l'extrême-droite.


Des élections à toute vitesse

Au-delà même des futurs résultats, à ce jour très peu prévisible, se pose la question de l'organisation des élections. C'est effectivement dans un temps record qu'elles vont avoir lieu. Le premier tour étant fixé au 30 juin, les équipes militantes n'ont donc que trois semaines pour se préparer et faire campagne. Pour les partis, c'est donc une course contre la montre qui s'annonce pour désigner et propulser des candidats.

Ces problématiques politiques sont à lier aux questions d'ordre administratif et même pratiques. Le dépôt des candidatures aura en effet lieu du 12 au 16 juin prochains. Les inscriptions sur les listes électorales sont quant-à-elles déjà fermées, et la procédure de procuration reste ouverte jusqu'au dernier jour de la campagne, que ce soit en ligne ou en mairie.

Pour les problèmes logistiques, l'impression et l'envoi des professions de foi risquent d'être fortement compliqués par ces temps resserrés. De même, les professionnels chargés de la confection du matériel militant pour les campagnes partisanes, se voient actuellement submergés de commandes, ce qui pourrait allonger les délais d'attente et augmenter les prix de fabrication.


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