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Photo du rédacteurMattéo Anthonioz

Une rentrée complexe pour l'exécutif.

Dans une semaine, les quelques 12 millions d'élèves français vont retrouver les bancs de l'école pour une nouvelle année scolaire. Mais à l'Elysée, c'est une autre rentrée qui se prépare. Il s'agit là bel et bien de la rentrée politique pour le gouvernement. Une rentrée d'ores et déjà annoncée comme difficile par les observateurs du cadre politique français.


En effet, les deux mois de vacances estivales n'auront pas effacé par magie les problèmes du lendemain des législatives. Le premier de ces problèmes pour l'exécutif est, bien évidemment, l'absence de majorité absolue pour le groupe Renaissance à l'Assemblée nationale. Le Président n'ayant plus une majorité dévolue au Parlement lui permettant de tout faire à sa guise sur simple autorisation de ceux sous ses ordres, il sera désormais contraint à écouter l'opposition jusqu'ici souvent muselée ou marginalisée.


Pour comprendre, revenons en arrière... Le 19 juin 2017, lendemain du second tour des législatives, Emmanuel Macron, alors fraîchement élu président et peu contesté, dispose alors d'une forte majorité de 350 députés (comprenant ses alliés du MoDem) pour gouverner. C'est alors moins que le "ras-de-marée" prévu par les sondages, mais c'est déjà une belle majorité. C'est en tout cas suffisant pour mener à bien ses projets sans être trop dérangé...

A ce moment là, l'opposition est alors marginale. Le plus gros groupe d'opposition est le groupe Les Républicains avec 112 députés (130 avec l'UDI). Le Parti Socialiste et son écrasante majorité sous la précédente législature est balayé, survit néanmoins avec 30 députés. Le Rassemblement National, alors Front National, après une défaite humiliante, s'en sors avec 8 députés. De son côté, La France Insoumise est, elle aussi, sous-représentée, avec ses 17 députés.

En somme, Macron a alors toutes les clefs en mains pour accomplir son programme. En tout cas, l'Assemblée nationale ne pourra pas lui faire grand obstacle...


Pour revenir à la situation actuelle, il est clair que l'Assemblée du peuple va enfin retrouver son rôle central de contre-pouvoir, comme lors des dernières cohabitations en date. On a en mémoire Mitterrand-Chirac et Chirac-Jospin. Ces deux cohabitations (parmi d'autres) qui ont permis ces grands débats démocratiques inégalés depuis... Ainsi, on peut dire que l'Assemblée retrouve son pouvoir, le pouvoir de peser contre la politique du gouvernement, et peser de manière audible et intense.


Aussi, cette rentrée n'est pas une bonne nouvelle pour l'exécutif, c'est une réalité. Le calendrier du gouvernement risque d'être maintes-et-maintes fois renversé par l'opposition. Mais, à l'inverse, c'est peut-être bel et bien le retour de la démocratie. Débat après débat, Macron devra chercher des alliés, à droite, puis à gauche, pour espérer faire passer des lois, si tant est que ces dernières n'aient pas été totalement chamboulées par les amendements de l'opposition, pour une fois en capacité d'être votés. Le retour de la démocratie, c'est aussi le ré-intéressement à la politique pour les jeunes, qui verront enfin un intérêt dans ces grands discours, ces grandes politiques. Mais pour combien de temps encore... Rappelons néanmoins que le Président dispose de l'arme fatale : la dissolution... Mais pourtant, même un mois de démocratie, cela apaisera le débat public, à défaut de pouvoir apaiser la précarité, l'urgence climatique, la pauvreté, les intolérances pour le moment...

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